Revues À La Hausse

Dans la parution du 3 octobre du Quartier Libre, la FAÉCUM affichait son soutien aux bibliothèques de l'Université de Montréal dans leurs négociations contre les grands éditeurs de journaux scientifiques.

 

Dans les dernières années, les cinq grands éditeurs de journaux scientifiques, qui possèdent à eux seuls près de 50% des articles scientifiques publiés dans le monde et génèrent plus de 2,1 milliards de dollars de profits par année, n’ont fait qu’augmenter les prix de leurs abonnements – de telle sorte qu’en 2014, c’est la totalité du budget alloué aux collections des bibliothèques de l’Université de Montréal qui était dédié à l’achat de ces périodiques. Résultat ? Il ne restait plus rien pour l’achat de manuels neufs ou d’autres sources de savoir.
 
Pour remédier à la situation, les bibliothèques de l’Université de Montréal ont dû réévaluer la nécessité de leurs différents abonnements. Un sondage mené en 2015 auprès de la communauté universitaire de l’UdeM a permis de déterminer les revues qui semblaient essentielles à leurs travaux de recherche. L’objectif était donc ainsi de déconstruire les grands ensembles, et de proposer de ne payer qu’une partie des sommes aux grands éditeurs afin d’accéder uniquement aux revues jugées essentielles – diminuant ainsi drastiquement les coûts devant être défrayés. Le tout, principalement dans l’optique d’obtenir un puissant outil de négociation.
 
Trois des cinq plus grands éditeurs de journaux scientifiques, soit SAGE Publications, Cambridge University Presset John Wiley & Sons, ont accepté, après quelques négociations, de donner accès à leur grand ensemble en diminuant les coûts qui y étaient associés. Par contre, la négociation n’a pas été aussi facile avec Springer Nature etTaylor & Francis.
 
Actuellement, les abonnements des bibliothèques de l’UdeM aux périodiques de Springer Natureet de Taylor & Francis ont été déconstruits dans le but de négocier une baisse du prix des grands ensembles. Toutefois, les négociations stagnent – et les étudiantes et les étudiants en sont les grands perdants, étant restreints dans leur accès à l’information.
 
À la différence de John Wiley & Sons, par exemple, desquels plus de 40% des titres avaient été jugés essentiels par la communauté UdeMienne, ce ne sont que 265 de 2 266 titres de Springer Nature (11,6%) qui étaient jugés comme l’étant – et Springer Nature refuse d’admettre de la piètre qualité de la majorité de ses revues. Au cours de l’année 2017, plus de 400 membres de la communauté UdeMienne ont uni leur voix en rédigeant et signant une lettre adressée à Springer Nature, afin d’exprimer leur mécontentement. Or, bien que le grand éditeur ait manifesté son intérêt de rencontrer l’UdeM, aucune rencontre n’a eu lieu – et ce, depuis plus d’un an.
 
Quant à Taylor & Francis, les bibliothèques n’ont accès qu’à 6% de la totalité des périodiques depuis la déconstruction du grand ensemble, alors qu’elles payent 36% de la somme prévue pour la totalité des périodiques : une belle démonstration de l’inégalité de la valeur des journaux dont est construit leur grand ensemble. Cette année encore, le géant de l’édition a fait bondir de 8% le prix pour le maintien des abonnements. À la vue du manque de volonté de la part de Taylor & Francis de négocier de manière équitable, les bibliothèques de l’UdeM ont annoncé, le 14 juin dernier, qu’elles se désabonnaient de douze périodiques supplémentaires.
 

À la vue de cette situation intolérable, qui nuit sans contredit au développement académique des étudiantes et des étudiants et à la qualité de la recherche à l’UdeM, la FAÉCUM souhaite apporter son soutien aux bibliothèques de l’Université de Montréal.

 

La FAÉCUM lance donc la campagne #RevuesÀLaHausse, ayant pour objectif de faire prendre conscience à Taylor & Francis de l'impact que ses hausses de prix ont sur l'accès au savoir des étudiantes et des étudiants - qui, rappelons-le, sont les auteures et les auteurs de demain.

 

Financement de la recherche

 

La recherche est financée deux fois par le public, tant pour la produire que pour y avoir accès ; et ce sont les grands éditeurs qui en récoltent les profits. 

 

 

Pour plus d'informations

 

>> Pour mieux comprendre les gamiques derrière la mécanique de publication des éditeurs, pour qui la recherche scientifique est devenue une réelle vache à lait, c'est par ici

 

>> Dans une optique de démocratisation du savoir, les bibliothèques de l'Université de Montréal tentent de reprendre le contrôle de la diffusion des connaissances scientifique en favorisant l'émergence du libre accès. Pour vous familiariser avec les solutions émergentes mises de l'avant par les bibliothèques de l'UdeM, c'est par ici

 

>> Pour mieux comprendre la publication en libre accès, c'est par ici. Pour déconstruire les mythes qui y sont associés, c'est par ici.

 

 

Pour plus d'informations au sujet de la campagne, ou pour prendre part aux discussions entourant le soutien apporté aux bibliothèques >> recherche@faecum.qc.ca.

 

 

 

 

 

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